La veille sur les ressources numériques

La veille sur les ressources électroniques peut sembler complexe, notamment en raison de l’absence d’une source unique centralisant toutes les informations du domaine. Qu’il s’agisse de découvrir de nouvelles ressources, de suivre les modifications apportées à celles existantes ou d’en anticiper la suppression, il est nécessaire de croiser plusieurs sources.
Pour vous aider, nous vous proposons une fiche pratique, non-exhaustive, destinée à faciliter la mise en place de cette veille.

Bureau avec une tasse, une feuille de notes et un stylo ainsi qu'un ordinateur sur lequel quelqu'un est en train de taper.

Le glossaire des CRFCB (Centres Régionaux de Formation aux Carrières des Bibliothèques) définit la veille informationnelle comme « un processus de signalement automatisé qui permet, grâce à des systèmes informatisés (…) de se tenir au courant de toutes les nouveautés ou informations publiées sous format électronique, d’en faire une sélection et de rendre plus rapide la démarche de recherche ». Il ne s’agit donc pas d’une activité ponctuelle, mais d’un travail régulier inscrit dans la durée. Pour qu’elle soit réellement efficace et rapide, elle doit être organisée et, si possible, automatisée.

Avant de se lancer, il convient de clarifier les objectifs de cette veille : souhaite-t-on faire du « sourcing » à savoir s’informer sur les nouvelles offres, ou bien suivre et anticiper les évolutions, les rachats ou les disparitions de ressources déjà connues ?

Dans le premier cas, on mettra en place une « veille radar » visant à repérer des contenus que l’on ne connaît pas encore ou que l’on ne suit pas de manière régulière. Dans le second cas, il s’agira plutôt d’une « veille ciblée », centrée sur des sources identifiées au préalable.

Des outils pour la « veille radar »

La presse générale ou spécialisée

La presse, qu’elle soit généraliste ou spécialisée dans les domaines de la bibliothéconomie et de la documentation, joue un rôle important en matière de veille. Qu’elle soit diffusée en version papier ou en ligne, elle se fait fréquemment l’écho d’actualités liées aux ressources numériques : lancement de nouveaux outils, rachats, évolutions de services…

Les alertes web

Les alertes web proposées par certains sites ou moteurs de recherche constituent également un outil précieux, à l’image des alertes Talkwalker ou de Google Alertes. Une fois une requête enregistrée, ces systèmes analysent en continu les nouvelles publications disponibles sur le web et envoient les résultats par e-mail ou via un flux RSS. Ce type d’alerte, simple à mettre en place, fait gagner un temps appréciable. Toutefois, la qualité des résultats dépend de la précision de la requête. Il est donc essentiel d’avoir, auparavant, bien défini le périmètre de recherche, d’avoir choisi les filtres et mots-clés les plus justes possibles (comme « ressource numérique », « base en ligne », « agrégateur de presse »…), afin d’obtenir des informations pertinentes : trop vague, la recherche produit un trop-plein d’informations, trop précise, elle peut être stérile.

Les outils de recommandations automatiques à base d’IA

Selon le même principe que précédemment, ces outils proposent, à la suite d’une recherche à l’aide de mots-clés, de trouver des contenus susceptibles d’être pertinents. Pensez par exemple à flint.media qui propose des sélections d’articles sur mesure, en fonction des thématiques choisies. Bien que les algorithmes soient de plus en plus performants, leurs résultats doivent être analysés avec un regard critique. Il est recommandé de les entraîner, leur indiquer le bien-fondé des résultats proposés ou d’affiner ses propres requêtes pour améliorer la qualité des suggestions.

Des outils pour la « veille ciblée »

Les communications commerciales : réseaux sociaux et newsletters

Les éditeurs, producteurs et diffuseurs communiquent régulièrement sur les changements les concernant : nouvelle plateforme, nouvelles fonctionnalités, nouveaux contenus, nouveau propriétaire – il est toutefois beaucoup plus rare qu’ils évoquent les fonctionnalités ou les contenus qu’ils retirent.

Ces informations sont généralement diffusées par le biais de newsletters ou lettres d’information, auxquelles on doit s’abonner. D’une périodicité variable, elles permettent de recevoir directement dans sa boîte e-mail, des informations fiables et ciblées. Ainsi, l’Encyclopædia Universalis propose une newsletter spécialement dédiée aux professionnels et, sur Généralis, il est possible de programmer une alerte sur un sujet de recherche précis.

Ces acteurs investissent également les réseaux sociaux, qu’ils soient généralistes ou professionnels, comme X (anciennement Twitter), Bluesky, YouTube, Instagram ou LinkedIn. Il est possible d’y créer un profil dédié à la veille, afin de suivre les comptes des structures qui nous intéressent et de retrouver leurs publications sur notre propre fil d’actualité. Certaines plateformes permettent de créer des listes thématiques, ce qui facilite la consultation sans être noyé sous le flux d’informations.

Les alertes par flux RSS

Le suivi par flux RSS (Really Simple Syndication) représente une autre méthode efficace. De nombreux sites proposent des abonnements à leurs flux RSS, qui reprennent généralement au minimum la rubrique « Actualités ». Générés automatiquement au format XML, ces flux permettent de suivre les mises à jour sans avoir à visiter régulièrement les sites concernés ; citons l’exemple du flux RSS d’Arrêt sur images. Leur utilisation nécessite un lecteur de flux, tel que Feedly ou Inoreader, mais leur mise en œuvre reste simple et intuitive.

Les outils de surveillance de pages

Pour les ressources qui ne disposent ni de newsletters ni de flux RSS, il est possible de recourir à des outils de surveillance de pages web. Ceux-ci détectent les changements opérés sur une page donnée, selon une fréquence déterminée. Cette méthode peut se révéler utile pour suivre l’actualité d’une ressource, même si elle reste moins fine que d’autres outils de veille. C’est par exemple le cas avec visualping.io : une fois paramétré, cet outil envoie par e-mail, tous les jours, semaines ou mois, les modifications effectuées sur la page analysée et montre les visuels précédent et actuel.

Allez directement à la source !

Le plus pertinent est toujours de recueillir directement les informations auprès des éditeurs, producteurs ou diffuseurs. Beaucoup organisent des rendez-vous réguliers, en visioconférence ou en présentiel, pour présenter leurs nouveautés et répondre aux questions. Il peut également être utile de les contacter directement, au moins une fois par an, notamment à l’occasion d’un réabonnement, afin d’obtenir des informations actualisées ou des précisions sur leurs offres.

Le rôle des réseaux professionnels

Bien que leur rôle principal soit de faciliter la gestion de ressources électroniques pour les bibliothèques membres, les réseaux professionnels jouent aussi un rôle dans la diffusion d’informations. Ils sont souvent des relais d’échange et de partage en matière de documentation numérique.

C’est notamment le cas du réseau CoopNum, qui soutient une dynamique collective entre bibliothèques territoriales. Il propose, tous les deux mois, un comité d’évaluation des ressources électroniques, avec possibilité de tester les ressources, puis d’en discuter et ainsi d’avoir des retours d’expériences ; de plus, plusieurs de ses membres se réunissent, tous les mois, au sein de groupes de travail thématiques. Le réseau met à disposition un catalogue des offres de ressources numériques référencées et la possibilité de commenter les fiches des ressources, qui constituent des canaux d’informations directs. Il a par ailleurs mis en place des adresses mél dédiées pour favoriser les échanges internes et renforcer la coopération.

Une fois la veille mise en place, les informations relatives aux ressources numériques qui vous intéressent vont peu à peu vous parvenir : il est donc très important de déterminer comment garder en mémoire ces résultats, afin de pouvoir les réutiliser par la suite.

Il est ainsi recommandé de mettre rapidement en place un archivage de sa veille, par ressource ou par thématique. Cela peut se faire a minima sous forme d’un tableur ou d’un document texte compilant les informations recueillies, voire même par la rédaction régulière de compte rendus. Il serait dommage de perdre toutes les informations qu’on a réussi à collecter !

Publié le 05/11/2025

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